vendredi 20 novembre 2009

Robot Taekwon V : You Win [Festival Franco-Coréen]

JOUR 14 : 17 novembre


Film de clôture du 4ème Festival Franco-Coréen du Film, Robot Taekwon V / Ro-bo-teu Tae-kwon V (1976) du réalisateur Kim Chung-gi est un film d’animation qui aurait pu largement s’inscrire dans la sélection KOFA-FFCF Classiques 2009. En effet, ce dessin animé pour grand écran réunit quelques jolies caricatures du film de propagande, un film que l’on pensait perdu mais qui fut retrouvé en 2004 dans une boîte rouillée d’un entrepôt et fut restauré. Il connu une sortie en Corée du Sud en 2006 et nous assistions à sa projection en ce 17 novembre 2009 au cinéma l’Action Christine.

Taekwon V est un immense robot mise au point par le Dr Kaff et le Dr Kim. Dr Kaff nourrit secrètement le désir de conquérir le monde avec une horde de robot. Après avoir été humilié publiquement à cause de son physique ingrat, il disparaît. Au même moment, les meilleurs combattants de chaque sport de combat sont enlevés par un groupuscule appelé l’Empire Rouge…

Robot Taekwon V c’est le film d’animation propagandiste par excellence. Les sud-coréens se posent comme les défenseurs du monde libre où l’on batifole avec les oiseaux et les écureuils. Une puissance prête à affronter le Mal qui voudrait s’abattre surtout lorsque ce « Mal » affiche l’étoile rouge et se prénomme : l’Empire Rouge.Les sud-coréens sont beaux (a contrario, les membres de l’Empire Rouge sont moches), gentils (ils aiment la nature) et sportifs aussi. Ils pratiquent le taekwondo dontTaekwon V est un fervent adepte. Un art martial qui fustige les autres sports de combat par sa magnificence (on se croirait dans un bon Sonny Chiba avec son karaté). Robot Taekwon V oppose aussi des figures présentes historiquement en Corée du Sud, ainsi on a le droit à un japonais hideux (les années d’occupations du Japon) et un états-uniens tout aussi hideux et imbu de sa personne (l’impérialisme des Etats-Unis sur le sol sud-coréen). Faut-il préciser que notre héro (qui fait vivreTaekwon V) parvient aisément à les battre ?

Robot Taekwon V est un film animation de détente qui fait passer un agréable moment tant il est décalé vis-à-vis de l’époque où nous vivons. Il y a quelques scènes d’anthologies à se plier de rire entre mise en situation surprenante et dialogues des plus ahurissants. En effet, si le Dr Kaff est aussi ignoble c’est parce qu’il a un physique ingrat ! (et je retranscris la chose gentiment). Le film qui n’est pas long (1h16) se laisse regarder tranquillement comme un retour dans notre enfance où à cette époque là, c’était son cousin lointain (Goldorak) que nous admirions (en ce qui concerne les garçons, je ne m’avancerai pas pour les filles). Et entendre durant la projections deux enfants s’étonner, c’est que le film devait fonctionner puisqu’ils semblaient réactifs à la grandeur de Robot Taekwon V. Un film d’animation marrant donc tout en gardant à l’esprit la volonté des concepteurs à l’époque. J’oubliais, le thème musicale endiablé, génial !

Robot Taekwon V de Kim Chung-gi clôturait merveilleusement bien ce 4ème Festival Franco-Coréen du Film avec une ambiance joyeuse de récréation à la fois humoristique et jovial.

Rédigé par I. D.

Parade of Wives : Les femmes au travail [Festival Franco-Coréen]

JOUR 14-1 : 16 novembre


Parade of Wives / Anaedeului haengjin (1974) d’Im Kwon-taek à l’image des films de propagande projetés lors du Festival Franco-Coréen du Film 2009, s’inscrit comme un leitmotiv des idéologies à transmettre à la population : l’anti-communisme, la famille patriarcale ou bien encore le développement économique.

Une jeune mariée part vivre avec son mari dans le village natal de celui-ci. Il y règne pauvreté et fainéantise. Cette dernière met tout en œuvre, non sans mal pour changer la situation du village ainsi que les mentalités qui sont en vigueur…

Parade of Wives c’est l’apologie de la modernité qui doit s’imposer pour que chaque village puisse prospérer à bon escient et ainsi faire de la Corée du Sud un pays moderne et riche. On suit alors une femme de l’extérieur qui vient apporter son savoir mais aussi une mentalité différente de celle des villageois. Elle s’impose comme une éducatrice qui va parvenir à changer la face d’un village en adoptant les préceptes du gouvernement. La chose est d’autant plus symbolique que ce changement se réalise par l’impulsion des femmes. Les hommes ayant une image très néfaste dans ce contexte (fainéants, joueurs, buveurs,…).

Im Kwon-taek s’applique correctement à faire son travail de cinéaste et raconte avec force et conviction ce(s) portrait(s) de femme(s). On pourra reprocher un récit qui tire en longueur en adjoignant à l’histoire de départ, une histoire secondaire qui prend place avec l’un des personnages féminins qu’on pensait veuve. Un retour sorti de nulle part d’un mari qui vit dans la clandestinité. Vraiment, cet énième rebondissement n’apporte rien si ce n’est le prétexte de montrer du doigt la guérilla communiste et permettre à l’héroïne de lancer son discours final très idéologique, peu judicieux d’un point de vue cinématographique mais hautement symbolique sur l’aspect propagandiste.

Parade of Wives vaut le coup d’œil comme vestige d’un cinéma bien à part.

Rédigé par I. D.

L'hommage à Jin [Festival Franco-Coréen 2009]

JOUR 14-2 : 15 novembre


Ly Jin (LJ) était une jeune cinéaste d’origine coréenne qui vivait en France depuis quelques années maintenant. Elle est décédée à l’âge de 31 ans en septembre 2009. Le Festival Franco-Coréen du Film 2009 a voulu lui rendre hommage en diffusant son court-métrage : Origine – X, présent lors du FFCF 2006 ainsi que des images tournées par Frédéric Ambroisine, un proche de la réalisatrice (également connu par les amoureux du cinéma asiatique comme critique, entre autre).

Origine – X est un court-métrage nonsensique de sept minutes, véritable patchwork qui mêlent fiction, vidéo personnelle mais aussi de vrais-faux making of. Du moins, c’est ce qu’il m’en a semblé. L’histoire de deux jeunes coréens, l’un adopté par des parents français et skateur, l’autre : une jeune fille issue d’une famille riche laquelle atterrie à Paris et donne dans le porno. Ce film se veut expérimental et impose déjà un style, une singularité propre et une approche différente de la norme cinématographique.

Une demi heure d’images non montées, projetées à l’état brute directement de la caméra DV de Frédéric Ambroisine, c’est ce à quoi nous avons eu droit par la suite. Des images qui nous montrent une Jin Ly qui se met en scène alors qu’elle était à Cannes pour présenter l’une des versions de son unique long-métrage : Trans# : Working Title. Film « autre » projeté en marge du Festival de Cannes 2008 à l’ACID. De son film nous ne verrons rien, tout au plus l’avant et l’après projection qui laisse une frustration énorme. Ces images que l’on peut qualifier d’intimes à l’égard de cette réalisatrice que je ne connaissais pas, donnent le sentiment d’avoir assisté au visionnage d’une vidéo d’ami dans le salon d’un ami (entre ami)...

Voir le Teaser de Trans# - Working Title :
http://www.youtube.com/watch?v=l7F6kHYNeao&feature=player_embedded

Finalement, il y régnait une ambiance bizarre après visionnage. Un silence puis des langues qui se délits, surtout celles des proches, en gros : voilà c’était elle, LJ. Un hommage que cette cinéaste décédée prématurément n’aurait pas daignée tant on baignait dans l’incertitude quelques minutes avant de rentrer en salle. Les programmateurs pourront aisément en parler, le stress jusqu’à la dernière minute, la recherche du long-métrage introuvé (et déjà culte par l’aura mystérieuse qu’il confère), le désistement de certaine personne, les coups de téléphones paniqués et puis finalement les choses se sont faites en freestyle, à l’arrache, un côté désorganisé par les imprévus et un long-métrage qui frustre par son manque d’image. Il en existerait quatre versions, certains ne l’on qu’en rush, d’autres ont eu le privilège de le voir, je fais maintenant partie de ceux qui le connaisse de réputation, en espérant que l’an prochain, si festival il y a, Jin Ly puisse jouir d’une projection en bonne et du forme.

Découvrez les autres projets 2009 de Ly Jin :
Sun et Eclipse
> Voir Sun
> Voir Eclipse

Clip electro
> Voir le clip

Rédigé par I. D.

First Love : L’ange amoureux [Festival Franco-Coréen]

JOUR 14 : 17 novembre


Troisième film de son auteur, First Love / Cheot Sarang (1993) de Lee Myung-se nous conte une romance fantastique.

Young-shin est étudiante dans une école d’art. Elle tombe amoureuse de Chang-wook, son professeur...

First Love est un film léger et amusant sur une étudiante qui découvre le sentiment amoureux qu’elle n’avait jusqu’alors jamais ressenti. Á travers une réalisation dynamique et singulière de Lee Myung-se, le récit parvient à nous toucher avec ce personnage principale féminin qui sait être attachant par sa malice et une certaine naïveté dont elle fait preuve. De plus, le cinéaste apporte une touche fantaisiste à l’ensemble par le biais du dessin qu’il anime et de quelques scènes irréelles qui donne le sentiment d’assister à un rêve éveillé.

First Love par son personnage féminin rêveur parfois gaffeur et pour l’univers qui y est dépeint fait rappeler Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Du moins, c’était le sentiment que j’en avais en le visionnant. Si je n’ai pas aimé le film du cinéaste français, mon sentiment à l’égard de ce film coréen est tout autre. Il y a une légèreté de ton ainsi que ces petites choses de la vie qui le rendent plaisant. Les personnages y sont attachants et on se prend vite au jeu de cet amour vécu par l’héroïne qui vit là donc ces premiers émois amoureux.

En définitive, First Love est un joli film bien fait quoiqu’il tire en longueur sur la fin. Cela ne dénature pas cette histoire simple, celle du premier amour qui s’avère inventive. J’ai notamment apprécié ce plan fixe qui revient à plusieurs reprise, celui qui nous montre la vie d’une rue où se tient la maison familiale de l’héroïne. Un plan, une rue, sur lesquelles le film se termine comme pour nous montrer l’importance du temps qui passe, l’importance de la vie mais aussi de l’amour comme expérience unique.

Rédigé par I. D.

jeudi 19 novembre 2009

Le rideau se baisse sur le Festival Franco-Coréen du Film…

JOUR 14 : 17 novembre


Toutes les bonnes choses ont une fin, et celle du Festival Franco-Coréen du film a résonné hier soir dans la grande salle de l’Action Christine. Après ces quinze jours vécus à l’heure cinématographique coréenne, et alors que le manque de sommeil rattrape ceux qui comme moi ont été présents quotidiennement sur la manifestation, c’est l’heure du bilan et de la question « Que retenir du Festival ? ».

La première chose qui me vient à l’esprit, c’est la bonne ambiance. L’humeur amicale générale, l’envie ressentie par tous d’en découvrir le plus possible de ces films coréens, et de le faire au milieu de cinéphiles plus passionnés, abordables et cool les uns que les autres. Pas de place pour le formalisme, mais une ouverture et une motivation qui pousse chaque jour à enchaîner les films avec plaisir.

Le second point, c’est la diversité qui a régné pendant le festival. Une sélection officielle partagée équitablement entre courts et longs métrages, et elle-même ouverte à tous les genres : fiction, documentaire, animation, polar, drame, comédie, sport… il y en avait pour tous les goûts. Parallèlement, les Regards Croisés entre courts français et coréens sur la thématique de l’homosexualité, l’instauration d’une section de films classiques (pour la première édition sous le signe du film de propagande), ou l’hommage rendu au cinéaste Lee Myung Se (je reste sceptique sur le choix de ce réalisateur, mais ses films furent pour le moins… instructifs) attestent de la richesse de l’offre proposée cette année.

C’est ce ressenti global qui a également rendu savoureuse la soirée de clôture. Le Jury Étudiant (autre nouveauté cette année) a choisi de récompenser, dans la section courts-métrages, le déstabilisant Too Bitter to Love. Pour avoir assisté à leurs délibérations, je peux vous assurer que les débats furent âpres pour attribuer le Prix 2009 à l’intéressant long-métrage Potato Symphony, qui doit cette récompense à l’acharnement avec lequel les garçons du jury ont défendu le film de Jeon Taek. Les filles poussaient de leur côté le décevant My Friend and His Wife, ce qui lui a finalement valu une mention spéciale.

Excellente initiative des organisateurs, les jurés avaient chacun préparé une question pour les cinéastes vainqueurs, qui ont été contactés quelques heures avant la cérémonie pour y répondre par téléphone, réponses écoutées et traduites dans la salle.

La soirée officielle s’est finalement conclue par la projection du grand classique coréen de l’animation Robot Taekwon V. Je vous rassure, classique en Corée du Sud, mais plutôt inconnu en France. Le film, dans une version restauré de belle qualité, nous a offert un beau moment de comédie. A l’évidence influencé par Goldorak, Robot Taekwon V s’intéresse à un robot géant, piloté par un champion de taekwondo, qui défend la Terre des méchants robots lancés par un vilain scientifique tout petit à la grosse tête (littéralement).

La saveur comique du film est irrésistible, dans sa propension éhontée et hilarante à exacerber le sentiment patriotique par touches amusantes : les méchants arborent une étoile rouge très… communiste, les gentils coréens sont beaux, alors que les étrangers sont plus laids les uns que les autres (mention spéciale au japonais au nez crochu et dents proéminentes !)... C’est kitsch et souvent jubilatoire, belle manière de baisser le rideau sur le Festival.

Un Festival qui certes n’aura pas su m’offrir ailleurs qu’en ouverture, avec Breathless, un vrai film coup de cœur m’ayant retourné, d’autant que celui-ci m’avait déjà retourné en juillet dernier. Mais la manifestation a montré suffisamment de bons films, proposé assez de rencontres stimulantes, et offert un visage suffisamment humain pour qu’une hâte m’assaille : remettre ça l’année prochaine.

Rédigé par David Tredler

Le Festival Franco-Coréen 2009, c'est fini !

JOUR 14 : 17 novembre



Le festival Franco-Coréen du film est bel et bien fini. Après près de 20 longs métrages visionnés et 10 courts, on a envie de dire « ouf », un ouf de soulagement car il faut bien admettre que cette quinzaine a été des plus éprouvante, autant pour les partenaires que les organisateurs. L’équipe du festival a d’ailleurs exprimé sa joie de clôturer cet évènement qui les a tous bien fatigués...

La dernière séance s’est présentée de façon simple et spontanée à l’image du festival. Les remerciements et les jolies accents coréens se sont mêlés à l’enthousiasme du public (nous étions assez nombreux pour cette énième projection et c’est tant mieux !). A cet occasion, le palmarès de la 4ème édition a été révélé, laissant I.D. et moi-même largement satisfaits du choix fait par le jeune jury d’étudiants. Les heureux primés sont :

- Potato Symphony de Jeon Taek (long métrage)
- Too bitter to love de Gone (court métrage)
- My friend and his wife [Article à venir] de Shin Don-Il (long métrage - mention spéciale du jury)

La sélection vous la connaissez et nos avis aussi, à travers nos critiques quotidiennes, je ne vais donc pas m’attarder dessus. J’aimerais plutôt faire part de mes impressions. Ce rendez-vous a été une occasion de partage entre amateurs et passionnées. Il fut aussi l’occasion de débat plus ou moins houleux, de franches rigolades et surtout de grand plaisir. I.D. et moi-même avons enfin pu mettre des visages sur des rédacteurs régulièrement suivis : l’équipe de Cinémasie (Carth et Gilles), David du sympathique blog L’impossible blog ciné et Pierre de Dooliblog. En bref, une 4ème édition qui marquera de jolies souvenirs, en plus d’heures de sommeil manquées.

La soirée de clôture s’est terminée au Bob Cool (petit bar du coin) où l’équipe organisatrice s’est réunie accompagné des partenaires blogger et membres du jury pour discutailler de nos impressions et échanger sur le FFCF. A cette occasion, nous avons fêté l’anniversaire de l’une des figure de ce festival, Monsieur DongSuk Yoo, chef programmateur, qui a inclusMadeinasie dans le projet de création du Blogger Daily (blog officiel du festival).

Une quinzaine qui se finit en beauté et qui promet, nous l’espérons de belles perspectives pour l’édition prochaine.

Rédigé par Diana

FFCF 2009 #9: Bilan

JOUR 14 : 17 novembre

La quatrième édition du Festival Franco-Coréen du Film 2009 s’est achevée dans la joie et la bonne humeur hier soir avec la projection du délirant “Robot Taekwon V”, spectacle savoureux de kitsch old-school aux influences multiples (de Goldorak à Bambi !). Cette soirée a aussi été l’occasion pour le jury de récompenser deux films : la palme suprême revenant à “Potato Symphony”, film dont je n’ai pas parlé mais que j’ai trouvé pas mal du tout. Alors que son pitch aux airs de déjà-vu (une histoire de gangsters anciens amis de lycée, assez proche de “Friend”) n’était guère engageant, le film est assez original et évite justement beaucoup d’écueils (un exemple simple : tout le film fait référence à des événements survenus pendant la jeunesse des personnages, mais évite soigneusement les flashbacks). Malgré un vrai problème de rythme sur la première partie et un scénario parfois un peu confus, le film surprend sans cesse et amuse jusqu’à un final très réussi. Le court-métrage “Too Bitter To Love” a également été récompensé (mon avis était mitigé : si j’admets volontiers que le film provoque quelque chose, je l’ai trouvé formellement assez pauvre).

potato-symphony

Côté satisfactions, je tiens à féliciter le festival et ses organisateurs pour la qualité de la programmation : une sélection très variée, énormément d’inédits, des court-métrages, des documentaires, des films anciens… Il s’agit là d’une occasion unique pour voir ces films dont certains ne sont même pas encore sortis en Corée. On peut regretter de n’avoir pas ressenti de vrai “claque”, d’avoir assisté à un pur chef d’oeuvre, mais d’un côté ceux-ci sont rares et le niveau général était quand même très bon (je n’ai d’ailleurs pas l’impression d’avoir vu un seul “mauvais film”, du moins dans les longs métrages). Mention spéciale à la sélection de films de propagande des années 60-70 qui m’a particulièrement plu, et si je n’en ai pas parlé ici c’est que je prépare quelque chose de plus complet sur le sujet (wait and see!). Ce programme était accompagné de “suppléments” de qualité : présence de nombreux réalisateurs, conférence très intéressante, interview des réalisateurs primés presque en direct lors de la clôture…

Autour des films, l’ambiance était excellente et propice aux discussions animées et aux rencontres. J’ai eu l’impression qu’il y avait plus de monde que les années précédentes, ce qui serait une très bonne nouvelle. L’équipe est très accessible, et si le festival n’a pas forcément un côté très “professionnel” comme d’autres rendez-vous plus huppés, ça ne le rend que plus sympathique. Personnellement, j’aurais aimé écrire à propos de plus de films visionnés mais j’ai eu du mal à tenir le rythme sur le blog. Sur ce point mention spéciale à mes camarades de Made In Asie qui ont pratiquement écrit un article par film et à L’Impossible Blog Ciné pas loin derrière. Vous pourrez aussi retrouver le compte-rendu complet de Xavier sur cinemasie (première partie dispo). Pour terminer, un moment particulièrement fort et frustrant fut l’hommage à la jeune réalisatrice Jin Lee disparue il y a un mois et demi, l’occasion de découvrir un talent très original, un univers particulier, très sensoriel. J’espère qu’on aura l’occasion prochainement de voir son unique long-métrage, “Trans”.

Ah sinon, gros problème : il faut attendre un an avant le prochain !


Rédigé par Pierre Ricadat

Texte d'origine : http://dooliblog.com/2009/11/18/ffcf-2009-9-bilan/

mercredi 18 novembre 2009

Norwegian Woods : fuyez si vous tenez à votre foie !!

JOUR 13 : 16 novembre

Lundi, avant-dernier jour du Festival Franco-Coréen du Film, un psychopathe a été aperçu se baladant dans les travées de l’Action Christine. Enfin, bon… d’accord… c’était à l’écran. Dernier film de la sélection officielle que je n’avais pas vu, Norwegian Woods hésitait niveau réputation entre la petite perle comico-gore et le film d’horreur sans prétention vite oubliable.

Lorsque j’ai pour la première fois entendu parler du film, je me suis demandé s’il avait à voir avec le roman du japonais Haruki Murakami (paru en France sous le titre « La ballade de l’impossible »), dont je savais qu’une adaptation était déjà en cours par le cinéaste Tran Anh Hung. Or il est clair que le film du coréen No Zin-soo est tout à fait étranger à l’œuvre nipponne.

Ici, point d’amour impossible et de suicides adolescents, mais une montagne où différents groupes de personnages se trouvent, chacun vaquant à des occupations différentes : des hommes de main cherchant à enterrer un cadavre, des étudiants venus se défoncer et un couple adultère s’adonnant à leurs ébats. Chaque groupe va bientôt se rendre compte qu’un étrange randonneur arpente lui aussi les bois, armé d’une faucille et éventrant à tout va.

Certes amusant, Norwegian Woods ne laisse pas un souvenir impérissable, pas plus qu’il n’empêche de dormir la nuit. Sur un ton effectivement décalé lorgnant plus vers Evil Dead que The Descent, le long-métrage s’apparente à un divertissement fauché ponctué de gags faisant sourire, et de personnages suffisamment gratinés et appuyés pour se prendre au jeu, sans pour autant, toutefois, voir dans ces « bois norvégiens » autre chose qu’un petit nanar sympathique.

L’arrachage de foie et autres empalements ne nous sont pas épargnés, mais sont filmés de façon à faire rire plutôt que frémir, ce qui est une bonne chose. Mais les évolutions scénaristiques et les réactions ineptes de certains personnages rabaissent les qualités que l’on peut trouver au film (franchement, la tentative de fuite à travers les portières de la voiture plutôt qu’en la contournant rapidement est digne d’un scénariste de 12 ans). Le festival aura offert pire, mais surtout meilleur tout de même que cette farce mineure.

Ce soir, le festival se clôt avec le palmarès et en clôture le film d’animation entièrement restauré Robot Taekwon V datant des années 70…

Rédigé par David Tredler

mardi 17 novembre 2009

Quand les résistants à l’invasion communiste succèdent aux caïds de campagne, c'est toujours le Festival Franco-Coréen du Film

JOUR 12 : 15 novembre

A l’approche de la fin du Festival Franco-Coréen du Film (snif), le désir d’en profiter au maximum ne s’éteint pas. Dimanche donc, malgré la fatigue, le programme s’est dédoublé, enchaînant l’avant dernier film de la sélection officielle avec un vieux film de propagande d’Im Kwon-Taek. Une programmation pour le moins variée et agréable.

Les jours qui ont suivi sa première projection mercredi dernier, Potato Symphony fut accompagné d’une réputation flatteuse lui allant plutôt bien. Prenant pour cadre une petite ville de province, le réalisateur Jeon Taek s’y attache à un groupe d’amis approchant de la quarantaine. Semblant tous mécontents de la façon dont leur vie a tourné après les années lycée, ils voient d’un œil ravi le retour en ville après des années de disparition de Baek, l’ancien chef de leur bande. Dans leur jeunesse, ils s’étaient ensemble frottés à Jin-Han et sa clique, qui les avait battus et a depuis pris le contrôle de la ville comme un caïd. Avec le retour de Baek, les amis entrevoient la possibilité de corriger les injustices du passé.

Amitiés masculines, vieilles rancœurs, gangs rivaux, les thématiques abordées par Potato Symphony ne sont pas étrangères à certaines obsessions du cinéma asiatique, pour ne pas dire coréen. Mais en fait de déjà vu, on trouve dans le film de Jeon Taek un je-ne-sais-quoi de séduisant qui parvient à le hisser au-dessus du tout va. Moins que les personnages, c’est le cadre dans lequel ils s’inscrivent qui fait la force de Potato Symphony.

Ce cadre c’est celui d’une Corée du Sud provinciale, campagnarde, vivant au ralenti, à moitié figée dans un passé qu’elle ne parvient pas à dépasser. Tout le petit monde dépeint vit selon une hiérarchisation de sa société établie quelques années plus tôt et dans laquelle il semble empêtré. Le pouvoir montré dans le film, la vision de la « mafia », est loin de cette organisation huilée qui peut être si souvent traitée sur grand écran.

Il en découle des personnages, au choix losers ou petits maîtres manquant vite d’envergure, formant une combinaison qui étonne. Du coup le film a beau souffrir de longueurs et d’embrouilles scénaristiques, il laisse une impression séduisante qui tient dans ce regard intéressant sur une certaine Corée bloquée dans le passé.

L’enchaînement avec Testimony de Im Kwon-Taek n’en est que plus amusant. L’un des quatre films de propagande datant de la dictature de l’ère Park Chung-Hee (en l’occurrence ici 1973), le long-métrage aborde le conflit coréen, et plus particulièrement, en 1950, l’invasion de Seoul par les Nord-Coréens. Le film s’attache tout particulièrement à Soon-ha, la fiancée d’un officier de l’armée Sud-Coréenne, qui cherche désespérément à fuir la capitale pour rejoindre Daegu, en province.

Après Six Daughters qui cherchait à vanter à tout prix les vertus de l’industrie et des valeurs sud-coréennes dans l’après-guerre,Testimony s’atèle lui à se poser en brûlot anti-communiste. Il ne fait pas bon être fervent défenseur du régime nord-coréen et de l’endoctrinement communiste devant la caméra d’Im Kwon-Taek, face à la bravoure et au sens du sacrifice de l’armée sud-coréenne.

Comme d’habitude pour ce genre de film, le recul venant avec les années transforme souvent un tel discours en farce comique, accentuée par un jeu très (trop) appuyé des comédien, desservis par des dialogues spécifiquement écrits pour abonder dans le sens du discours général (et déclenchant facilement les rires eux aussi, demandez à l’amie coréenne qui m’accompagnait au film).

Pourtant Testimony a la qualité incontestable d’être réalisé par le grand maître du cinéma sud-coréen, qui malgré la propagande ne se départit pas de sa capacité à manier la caméra, offrant au passage de beaux moments de mise en scène dans ce film de guerre daté. Ca valait le coup de rester tard au Festival.


Rédigé par David Tredler

Testimony : Effort de guerre [Festival Franco-Coréen]

JOUR 12 : 15 novembre


Le Festival Franco-Coréen du Film 2009 nous offre un panel de film dit Classique pour notre plus grand plaisir. Cette saison voit la projection de quatre films de propagande sous l’ère de la dictature à (re)découvrir. Pour ma part, c’est la découverte d’un cinéma méconnu qui compte parmi eux deux oeuvres d’Im Kwon-taek, un cinéaste que nous admirons tout particulièrement à Made in Asie. Il est toujours agréable et enthousiasmant de découvrir des œuvres antérieures à celles connues. Et le moins que l’on puisse dire avec Testimony / Jeungeon (1973) de Im Kwon-taek c’est qu’elle dénote de sa filmographie récente. On a tous un passé, même les maîtres en ont un qu’il soit discutable ou non…

25 juin 1950, l’aviation Nord-Coréenne s’attaque à Séoul, nous suivons dès lors le parcours de Jiang, un sous-lieutenant et sa fiancée, Soon-ah qui vont traverser chacun de leur côté les horreurs de la guerre…

Testimony est un film de propagande, il n’y a aucun doute à ce sujet tant le film se veut patriotique avec des relents de nationalisme, anti-communiste pour sa diabolisation du système nord-coréen et pro-militariste pour sa mise en avant de la ô combien grandiose armée sud-coréenne qui même face à l’adversité se bat pour la Liberté (noté le grand L).Testimony c’est un grand film de guerre qui pour l’époque se donne les moyens de réaliser une fresque imposante. Des centaines de figurants, des chars d’assaut en veut tu en voilà, bref tout ce qui ravira les amateurs.

Après, Testimony souffre du poids des ans mais surtout d’une époque. Un jeu outrageusement exagéré, sans parler des dialogues hallucinants de nullité, des caricatures dans les rôles phares du film et un discours qui pourra en amuser certain ou en consterner d’autre. Ainsi, on visionne ceTestimony avec un certain recule et on l’apprécie pour ce qu’il est. Un film de propagande nous ouvrant les yeux sur la communication d’une dictature à son peuple par le biais du cinéma, tous les moyens étant bons pour faire passer un message. Côté mise en scène, rien de frappant, très académique dans la manière de développer son récit.

Pour ma part, c’est plus un fétichisme (de) cinéphile qui me pousse à voir ces œuvres telles que Testimony. Pour le reste, pas sûr que le film plaise, d’autant plus qu’il s’avère très longuet par moment voire lassant.

Rédigé par I. D.

lundi 16 novembre 2009

4ème Festival Franco-Coréen du Film 2009 : Regards Croisés 2

JOUR 12 : 15 novembre

Ce deuxième Regards Croisés mêlent cinq nouveaux courts (3 coréens et 2 français) qui pose la question de l’homosexualité dans la société coréenne et son pendant français.

Within (2008) de Lee Hy-in

Deux jeunes filles (Min-ji et Mi-ji) vivent ensemble. La première se sent mal à l’aise lorsque la deuxième se rapproche d’elle…
Within a sans nul doute des qualités dont je suis passé au travers. Très amateur dans la réalisation, des rapports entre les personnages mal définis, rien de transcendant. Pourtant, des qualités, il doit bien y en avoir quelque part pour que ce « film » soit présenté dans cette sélection… non ? Peut-être pas…

I am (2008) de Kim Hea-in

Deux lycéennes et leur rapport à l’amour. Yu-min est lesbienne et déteste la société dans laquelle elle vit. Ha-eun vit quant à elle un premier amour qui ne se passe pas comme elle le souhaiterait. Les deux jeunes filles se rapprochent et Yu-min prend peur…
I am se regarde. Il se regarde juste. Il ne se vit pas. Aucun attrait pour ses personnages, une réalisation peu judicieuse, c’est inintéressant. Au secours !

Le Baiser (2007) de Julien Eger

Un jeune homme accompagne sa petit amie à une répétition de la pièce de Roméo&Juliette. Cette dernière s’absente, il donne alors la réplique à « Roméo » en interprétant « Juliette »…
D’après le producteur, Le Baiser arrive en fin de vie, celle qui concerne son tour des festivals (pas moins de douze pays). Á part ça, rien. Je suis resté imperméable à la chose… y a des fois… lorsque ça ne veut pas, ça ne veut pas…

Tel père, telle fille (2007) de Sylvie Ballyot

Julie, une jeune femme lesbienne rend visite à son père handicapé. Père et fille ont du mal à communiquer…
Tel père, telle fille c’est long, très long et ennuyeux en plus d’être très long. Je retrouve certains points négatifs des courts-métrages précédents : Inintéressant, des personnages qui ne touchent pas, une histoire plate sans saveur. La fin provoque un : tout ça pour ça ?

Auld Lang Syne (2007) de So Joon-moon

Un parc, une rencontre. La hasard réunit Chang-sik et Sung-tae, deux hommes d’un certain âge qui furent amants dans leur jeunesse. Ils se rendent dans un hôtel et ouvrent leur cœur…


Ouf ! Le rayon de soleil qui transperce un ciel ombrageux, Aud Lang Syne était de la partie et c’est tant mieux. Ce film de So Joon-moon ponctue merveilleusement ce Regards Croisés qui, disons-le prenait l’eau. Ce court-métrage est touchant, réalisé tout en pudeur et avec sensibilité. Il y a de l’émotion et un jeu d’acteur qui donne toute la dimension nécessaire à ces deux personnages. Un beau film donc qui mérite d’être vu.


Rédigé par I. D.

Children in the Firing Range : Champ de tir [Festival Franco-Coréen]

JOUR 11 : 14 novembre


Oeuvre sociale qui s’inscrit dans les films Gyemong, Children in the Firing Range (1967) de Kim Soo-yong nous plonge dans la pauvreté d’un village dont les habitants survivent par le ramassage de détritus d’obus tirés par l’armée. Une institutrice, Ji-yeong arrive pour prendre ses fonctions dans l’école du village et réalise la pauvreté qui y règne…

Children in the Firing Range surprend. Car on s’attend tout d’abord à voir un film de propagande de plus alliant les mérites d’un pays et de sa population. Pourtant ici, si l’œuvre se targue de faire partie de ces films calibrés pour mettre en avant les préceptes du Gyemong, le cinéaste parvient à détourner son propos pour en faire une œuvre profondément réaliste sans embellir une situation qui se veut extrêmement difficile. De plus, si le doublage souffre d’un décalage certain, la prestation des enfants est remarquable, leur jeu sonne vrai et parvient à communiquer une véritable émotion. L’histoire de ces laissés pour compte se veut captivante et intelligente dans sa construction notamment sur les moyens engagés qui contraste avec le sujet traité. Bien entendu, si certaine ponctuation comme la musique employée et certains dialogues poussifs nous rappellent que nous visionnons un film de commande, ce film de Kim Soo-yong n’en garde pas moins une force de conviction dans son traitement.

Dans Children in the Firing Range, nous assistons donc au quotidien de villageois déracinés de leur terre depuis la séparation de la Corée. Á travers plusieurs portraits d’enfants et d’adultes, Kim Soo-yong lève le voile sur une situation précaire et toute particulière. Le moyen de survie est paradoxale puisque nombre de villageois vont jusqu’à risquer leur vie pour ramasser des bouts de métal issus de la destruction d’obus qui proviennent d’une armée censée les protéger face à l’ennemi du Nord. Á grand renfort d’artifice militaire, le cinéaste nous montre la quintessence de la force armée entre canon et avions de chasse qui virevoltent dans le ciel. Parallèlement la survie croissante des habitants et les prises de risque se mettent en totale opposition avec cette image donnée de l’armée : une puissance qui ne reculera devant rien. Un sentiment persiste, celui de voir une population qui souffre (et prête à être sacrifiée) au dépend d’une armée qui possède de gros moyens.

Finalement, Children in the Firing Range offre un sujet peu commun, ces ramasseurs de métal en usant d’un récit qui égratigne une Corée du Sud abandonnant certains de leurs citoyens à leur triste et dangereux sort. Si cette œuvre de Kim Soo-yong n’est pas à proprement parlé un brûlot, elle n’en garde pas moins une dénonciation d’une situation révélant les paradoxes d’un pays. Une Corée du Sud qui lançait de grands travaux pour moderniser l’ensemble du pays mais aussi l’importance donnée à l’armée dans ce conflit permanent avec sa sœur communiste aux dépends d’une frange de la population. Children in the Firing Range est incontestablement une œuvre à (re)découvrir pour une situation qui rappelle malheureusement celle de certains pays du tiers-monde actuellement.

Rédigé par I. D.

dimanche 15 novembre 2009

FFCF 2009 #8: Punch Lady – de Kang Hyo-Jin (2007)

JOUR 11 : 14 novembre

On ne gagne pas à tous les coups… Si jusqu’à maintenant j’ai plutôt trouvé la sélection plutôt intéressante (avec du moyen, du pas mal et du très bien), ce film est vraiment au fond du panier (même si toutes proportions gardées, il n’est pas spécialement “désagréable” à regarder).

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Ha-Eun est une mère au foyer élevant sa fille qui est au collège. Elle est mariée à un champion de K-1 (Kick-boxing japonais). De nature docile et gentille, Ha-Eun a enduré pendant 13 ans les violences conjugales. Lors d’une conférence de presse de K-1, elle s’en prend vivement à son mari et le défie à un combat sur le ring. Elle n’a seulement que 3 mois pour s’entraîner avant de le combattre. (source)

“Punch Lady” tente de courir deux lièvres à la fois. D’un côté, il se veut portrait fort d’une femme battue en quête de rédemption, envers sa fille mais aussi envers elle-même. Longtemps victime silencieuse, incapable de résister à son mari ultraviolent, elle prend son courage à deux mains pour lui faire subir le même sort. Le problème, c’est que le scénario est l’un des plus invraisemblables que j’ai vu depuis longtemps. Ca n’est absolument pas crédible (c’est même assez délirant), ce qui forcément n’aide pas le spectateur à se sentir impliqué dans le film. Et ce n’est pas la surenchère d’effets censés provoquer l’émotion qui va y changer quelque chose, bien au contraire.

Reste l’aspect comédie qui est l’autre caractéristique du film, et qui pourrait en quelque sorte “excuser” le scénario. Mais cet aspect n’est malheureusement pas plus réussi. Il mise principalement sur une ribambelle de personnages secondaires caricaturaux, surjouant de manière quasi-hystérique. Le film mise sur des gags lourdingues (à base de grosses gamelles) pour tenir le rythme, il est en plus beaucoup trop long. Non, c’est le déroulement improbable du scénario qui m’a le plus fait rire (jaune).

Il reste tout de même des aspects intéressants dans ce film, notamment sa manière plutôt frontale d’aborder le sujet des violences conjugales faites aux femmes. La première scène de violence entre Ha-Eun et son mari est brutale et interpelle, d’autant que si les hommes sont souvent violents, de telles images sont rarement montrées aussi directement dans le cinéma coréen. Mais je ne suis pas convaincu que traiter ce sujet grave de manière aussi légère et utopique fasse avancer quoique ce soit.

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Rédigé par Pierre Ricadat

Texte d'origine : http://dooliblog.com/2009/11/15/ffcf-2009-8-punch-lady-de-kang-hyo-jin-2007/

Triangle amoureux mal inspiré au Festival Franco-Coréen du Film

JOUR 11 : 14 novembre


Même les soirs de match de l’équipe de France, les amoureux du cinéma coréen répondent présents. Samedi soir, alors qu’une bonne partie de la France avait les yeux rivés sur l’Irlande, nous étions aussi nombreux que les autres soirs pour découvrir My Friend and His Wife de Shin Dong-il à l’Action Christine (pas moins en tout cas).

A trois jours de la fin du festival, je suis toujours à la recherche d’un grand coup de cœur parmi les films de la sélection officielle. Il y a eu de bons films, mais il me manque encore un film qui domine largement les autres à mes yeux (comme a pu le faire Breathless hors compétition). J’attends donc beaucoup deNorwegian Woods lundi soir, et surtout de Potato Sympahony tout à l’heure, dont on m’a vanté particulièrement les mérites.

Car je ne peux que constater que My friend and his wife n’a pas fait chavirer mon cœur samedi soir. J’irai même jusqu’à dire « loin de là ». Pourtant l’entame du film était assez séduisante. Un couple populaire mais heureux attend un enfant. Le meilleur ami du mari trader roule quasiment sur l’or. Le triangle trouve un juste équilibre jusqu’à la naissance de l’enfant, lorsque les relations se délitent un peu. Le couple perd de l’argent, le meilleur ami n’a pas beaucoup de temps à consacrer à son ami.

On ne sait pas trop où le réalisateur veut nous embarquer, mais il créé des personnages dans la justesse, sans effets. Un portrait qui se dessine de l’époque, avec crise économique en profil et rapport difficile à l’argent (l’ami trader a un passé d’activiste de gauche).

Mais un rebondissement fait basculer le récit. Tout à coup, à la fin de la première demi-heure, l’enfant du couple décède dans des conditions particulières qui vont bouleverser les rapports entre les trois personnages. Et embarquer le film dans un triangle amoureux étrange, où les travers des protagonistes se montrent évidents, où la surprise n’a pas de véritable place, et où le récit traîne la patte.

La mise en scène manque elle de la délicatesse qui marquait la première partie du film. Tout semble basculer dans une sorte d’amorphie plombant l’ambiance et le film. S’il n’y avait eu une audacieuse mise en avant des corps des comédiens Hong So-hee, Park Hee-soon et Jang Hyeon-seong, comme dans aucun des films vus depuis le début du festival, la projection aurait pu tourner à la léthargie. Il faut tout de même contrebalancer cet avis en précisant qu’un problème technique lors de la projection, au niveau du sous-titrage, a souvent rendu difficile l’implication en tant que spectateur.
Mais même sans cette difficulté de compréhension, je ne pense pas que la différence aurait été grande pour ce qui est de l’appréciation globale de My Friend and his wife.

Rédigé par David Tredler

FFCF 2009 #7: Norwegian Woods – de No Zin-Soo (2009)

JOUR 10 : 13 novembre

Voilà un film que j’attendais avec une certaine impatience depuis cet article il y a quelques semaines, il s’est révélé être au-delà de mes espérances, et mon gros coup de coeur de ce festival (pour le moment).

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Un coupe adultère venu s’envoyer en l’air dans une voiture, trois lycéens adeptes de drogues douces et deux gangsters investis d’une étrange mission se retrouvent dans une même forêt. La présence d’un étrange psychopathe va mêler leurs destins…

Le film débute en trompe-l’œil sur une espèce de scène à la Blair Witch en noir et blanc… qui représente finalement tout ce que le film ne sera pas. Car le but n’est pas d’effrayer le spectateur, et les séquences “gores” seront assez rares. Non, la grande force du film, c’est son humour ravageur, son ton constamment décalé. Plus qu’aux films horrifiques ou autres comédies gore, “Norwegian Woods” m’a fait penser au cinéma des frères Coen, tendance “Fargo” ou “Blood Simple”. Personnages bavards avides de débats futiles et absurdes, loosers magnifiques engendrant gaffes en chaîne, humour très noir… Ce film est un véritable festival qui m’a captivé et amusé du début à la fin sans le moindre temps mort.

Au-delà de son excellente écriture (dialogues savoureux et quiproquos hilarants s’enchainent), le film se distingue par sa réalisation imaginative et dynamique. Le réalisateur abuse de caméras subjectives (un autre point commun avec les Coen) ou collées face aux personnages pour mieux nous plonger au coeur de l’action et constamment nous surprendre par des contre-pieds astucieux. Une partie des effets comiques vient d’ailleurs du montage qui vient accentuer les contrastes de point de vue entre les personnages. Ajouté à cela une musique champêtre tout aussi décalée, on obtient une vraie petite bombe totalement jubilatoire.

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Le réalisateur a d’ores et déjà prévu de boucler sa “trilogie norvégienne” avec “Norwegian Hotel” (comédie sexy et gore) et “Norwegian Hospital” (comédie plutôt sociale). J’attends vivement la suite (je vais même aller le revoir, tiens) !


Rédigé par Pierre Ricadat

Texte d'origine : http://dooliblog.com/2009/11/14/ffcf-2009-7-norwegian-woods-de-no-zin-soo-2009/

samedi 14 novembre 2009

Norwegian Woods : Quand le comico-gore s'invite... [Festival Franco-Coréen]

JOUR 10 : 13 novembre


Norwegian Woods (2009), premier film du genre pour la novice que je suis, fut une découverte. Les trente premières minutes sont plaisantes, à la fois drôles et décalés. Le cinéaste No Zin-Soo introduit avec réussite son ambiance comico-gore entre personnages loufoques et musiques délirantes. Bref, on s’amuse, on rit, mais le bonheur est de courte durée. Passé cette demi heure, l’ennui pointe le bout de son nez. La suite n’est que recyclage d’un bon début de film. Et on tourne, tourne en rond… Les rebondissements (si l’on peut parler de rebondissements) se font attendre, le rythme s’essouffle et malgré les trépidantes scènes où nos quelques protagonistes cours à folle allure dans la forêt, on s’ennuie…

A côté de cela, on ne peut nier les hilarantes scènes où l’on se fend franchement la poire : la méthode disons-le personnel et musclé d’enterrer un corps, l’immersion musicale d’un jeune étudiant shooté à la colle... Donc oui le film peut se vanter d’avoir solliciter nos zygomatiques, à défaut de nous avoir pleinement satisfait d’un faux rythme et d’une deuxième partie sans surprise et mollassonne.

Assurément, Norvegian Woods est destiné à devenir un petit film culte pour les aficionados du genre.

Rédigé par Diana