vendredi 13 novembre 2009

FFCF 2009 #5: A.U.D.I.T.I.O.N. – de Kim Seong-Jun et Lee Je-Cheol (2009)

JOUR 8 : 11 novembre

Suite du FFCF 2009 avec “A.U.D.I.T.I.O.N.”, un petit film “made in Busan”. J’ai cru comprendre que le film n’avait guère été apprécié, ce qui m’étonne assez puisqu’il m’a personnellement beaucoup plu.

Hyun-Ji, une jeune fille sourd-muette, vit renfermée sur elle-même. Un beau jour, elle fait la connaissance de Won-Jun, un B-Boy qui danse devant de temps en temps chez elle. Celui-ci demande à Hyun-Ji de lui apprendre la langue des signes.

audition

En repensant au film, je me dis qu’en effet le déroulement de l’histoire n’est guère original (le choix des personnages l’est plus), que la réalisation n’est pas particulièrement remarquable ou encore que le film frôle à quelques reprises le mélo culcul. Et pourtant… Il est parfois difficile d’expliquer pourquoi on a apprécié un film. En le décortiquant a posteriori, on lui trouve défaut après défaut, on note toutes ses petites imperfections, et pourtant l’impression au sortir du film était toute autre : celle d’un bon moment passé devant un film simple et attachant. On rembobine.

“A.U.D.I.T.I.O.N.” débute sur la rencontre assez improbable de deux personnes a priori éloignées mais pourtant avides de communiquer. Toute la première partie du film sera consacrée à leur apprentissage, leur découverte mutuelle. Lui est un éternel impatient, qu’on imagine avoir abandonné l’école, et qui pourtant se retrouve fasciné par cette gestuelle pas si éloignée de la danse qu’il pratique, et retrouvant le désir d’apprendre (de manière parfois honteuse et maladroite). Elle se demande ce qui peut bien intéresser ce garçon, mais se décide peu à peu à sortir de son trou et à apprivoiser le regard des autres. Par petites touches, avec simplicité et humour, chacun apprend à mieux connaitre l’autre.
La seconde partie reprend un schéma plus classique, celui du film de concert/théâtre/sport ou toute autre performance de groupe : galères des répétitions, personnage absent à l’heure H, qui finalement arrive au dernier moment… Peu de surprises au programme, reste le plaisir de voir cette fille complètement rigide au départ s’éveiller au rythme de la musique. La relation difficile entre Hyun-Ji et son père est traitée de manière assez étrange puisqu’ils ont très peu de scènes ensemble, le film préférant montrer les errances solitaires et saugrenues du père. Dommage que tout soit “expliqué” à la fin du film via un flashback/piano bien inutile. Car tout le reste du film parvient justement très bien à éviter la lourdeur de beaucoup de films du même genre. Contrairement à ce que j’ai pu lire, j’ai trouvé les deux jeunes interprètes très convaincants et ils sont pour beaucoup dans la fraîcheur de ce film profondément humain. Bref, j’ai marché.


Rédigé par Pierre Ricadat

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