lundi 15 novembre 2010

Jour 5 - Elbowroom & Crazy Lee, une journée "à la manière de" au FFCF 2010

Elbowroom-Korean-movie18h, officiellement la fin de ma journée, officieusement le début d’une nouvelle. Un message de Sans Congo sur mon portable, je mets de côté la fatigue et j’enfile mon costume de Joy Means Sick. En route pour le festival du film coréen. Retour en RER A, ligne 4, Saint-Michel. J’avais faim, il avait déjà mangé, nous sommes allés au Mac Do cueillir un double-cheese et deux petites frites. Hum miam, rien de mieux pour attaquer les films. Des enfants qui se chamaillaient nous ont bousculés. Cela nous a terriblement embêtés. On a pris le chemin de l’Action Christine, on a serré quelques mains amicales au passage et comme d’habitude on est arrivé en avance sur les lieux du crime. On s’est échauffés pour la séance d’Elbowroom (Ham Kyoung-rock) tout en discutant avec une sympathique et courageuse membre du jury étudiant : le cinéma coréen lui était quasiment inconnu mardi matin, depuis elle a vu 11 des films en compétition. Et là, sans prévenir, il nous est apparu.

Oui, effectivement, j’avais bien devant moi Yann Kerloch, le réalisateur du fameux Ballad of a Thin Man que je suis vraiment impatient de voir ! J’ai essayé de lui parlé avec Joy Means Sick, mais comme il était vraiment occupé je n’ai pas essayé. Tant pis ce sera pour une autre fois ! En tous cas, l’ouvreuse nous appelle et c’est parti pour Elbowroom avec Joy Means Sick et notre nouvelle amie. Un membre du staff nous explique que le film a été sélectionné parmi des films régionaux, pour sortir un peu de « Séoul ». Hum, nous sommes sceptiques mais enfin pourquoi pas. Alors là, le film commence et vraiment, je me suis trouvé dans une situation, comment dire, vraiment gênante. Je me tourne vers Joy Means Sick, et je vois la même chose sur son visage. Le film traite d’une handicapée mentale dans une sorte d’hôpital familial avec son amoureux, aussi handicapé, et sa nouvelle famille. Mais là où le film nous étonne, c’est que la réalisatrice suit uniquement cette triste héroïne, et là me direz-vous, comment se peut-il qu’on ne s’ennuie pas ? Et bien tout simplement parce que son aventure est extraordinaire.


Quand j'ai vu Sans Congo regarder l'heure sur son portable, j'ai compris qu'il faisait une erreur. Beaucoup de personnes font la même : quand un film parait ennuyeux, il ne faut surtout regarder sa montre dans la première demi-heure ! Comme d'habitude je n'ai pas pris de notes, j'ai l'habitude, je retiens tout. Ham Kyoung-rock a fait un choix de mise en scène et s'y tient pendant 1h44 (ma voisine, en bonne habituée du festival, avait la durée exacte du film bien en tête). La caméra suit Soo-hee, la jeune handicapée, en la collant au plus près, tant et si bien qu'à l'écran on ne voit parfois que sa nuque ! La profondeur de champ est minime et pendant près de 20 minutes, si ce n'est des bruits de fonds qui ne sont pas traduits, personne ne parle. Le choix est audacieux, mais un film se juge au résultat. Et là malheureusement... j'étais beaucoup trop fatigué pour rentrer dans cet univers glauque et silencieux. Difficile de juger ce film qui ne cherche pas à séduire le spectateur, on peut apprécier le fait qu'il s'agisse de véritables handicapés, on peut apprécier le minimalisme mais ce n'est pas forcément ce que l'on cherche un samedi soir !

dachimawalee.jpg

Quel dommage ! Quel dommage vraiment que la mise en scène scénaristique ne soit pas maîtrisée pour rendre le film plus sympa. En tous cas, je vous avoue qu’on sort du film avec une impression un peu gênante. Je regarde dans les yeux de Joy Means Sick et de notre nouvelle amie, les deux ont aussi une expression gênée. Il faudra que je revienne sur cette sensation de gêne dans un autre article plus tard. Notre amie nous dit qu’elle est trop fatiguée pour rester voir Crazy Lee, le dernier film du cinéaste à l’honneur du festival franco-coréen du film 2010, le très étonnant et original Ryu Seung-wan (que je ne connaissais pas vraiment mais que j’ai appris à connaître). Quel dommage que notre amie soit partie, car elle se serait très bien amusée devant les aventures du très drôle Dachimawa Lee, le héros de Crazy Lee, le dernier film de Ryu Seung-wan, le cinéaste à l’honneur du festival franco-coréen du film 2010. En tous cas, je regarde autour de moi pour voir si je n’arrive pas à trouver Yann Kerloch (vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis impatient à voir son film, me direz-vous !). Joy Means Sick me dit que je ne devrais pas avoir tant d’espérances parce que Yann Kerloch doit être très occupé avec des interviews et pour préparer la présentation du son film Ballad of a Thin Man, qui raconte l’histoire d’un homme en Corée du Sud. Mais enfin je m’égare, revenons à Crazy Lee. Nous rentrons donc dans la salle pour voir Crazy Lee.

crazy leeComme dans toute relation amoureuse, entre moi et le cinéma, tout est une question d'attentes, de surprises et de déceptions. Crazy Lee a rempli toutes mes attentes, ne m'a pas déçu et m'a parfois surpris (il faut absolument voir la parodie de cassette de cours d'anglais !). J'ai beaucoup ri et ce dès le générique. Pierre Ricadat nous avait prévenus : pour bien apprécier le film il faut mieux avoir quelques films auxquels il fait référence. En bons élèves que nous sommes, nous avions donc pris soin de visionner Quit your Life (pour Sans Congo) et Devil take the train to hell !(pour ma part). Nous avons déjà eu ou aurons l'occasion de parler de ces deux films mais s'ils donnent une dimension supplémentaire au film de Ryoo Seung-wan, il n'est pas nécessaire de les avoir vu pour apprécier Crazy Lee. Suite à la séance, le réalisateur a répondu à quelques questions du public et a notamment reconnu les références d’Austin Powers et OSS117, tout en rappelant que son inspiration première vient des films d'action coréens qu'il regardait petit. "Plus ils étaient sérieux et plus je les trouvais drôle". En tout cas le mix est parfaitement réussi. On rit beaucoup devant Crazy Lee, surtout après passé par la case Elbowroom. C'est une comédie délirante, parodique, jouissive, absurde, parfaite pour un samedi soir qui ponctue une longue semaine de travail.

Mais quel dommage que le film dure trop longtemps, j’ai failli m’ennuyer mais en fait face à la très grande qualité hilarante du film, on est obligé honnêtement d’admettre que le film est vraiment très bien, et tant pis pour les vingt minutes en trop ! En tous cas on est obligé d’admettre que ce film a sauvé ma soirée parce que sinon bonjour la déprime. Vraiment ce Ryoo Seung-wan gagnerait à être plus connu dans notre pays. Je crois que je vais me mettre à m’intéresser plus à ses œuvres pour plus le faire connaître, parce que vraiment il le mérite. Ah le cinéma c’est quand même sympa quand c’est sincère. Nous sommes partis avec Joy Means Sick à la fin de la séance en saluant Dong-suk et d’autres membres du staff. Dong-suk qui a vraiment été épuisé par la traduction, et il s’est même pris des vannes trop marrantes de Ryoo Seung-wan.

En tous cas pour nous, c’est retour à la maison et repos. Parce qu’aujourd’hui, c’est ENFIN le court métrage de Yann Kerloch que nous attendons tous depuis des mois. On espère vraiment que les fans en France seront présents à la séance et qu’il pourra nous expliquer son attrait pour la culture coréenne. Bon, en tous cas je dois me reposer pour être en forme demain. Je crois que nous entrons dans la dernière ligne droite.

PS : Une barre chocolatée offerte à celui qui devinera qui l'on s'est amusé à parodier ici.


Rédigé par Kim Bong Park

Texte d'origine : http://kim-bong-park.over-blog.com/article-elbowroom-crazy-lee-une-journee-a-la-maniere-de-au-ffcf-2010-60951284.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire