mercredi 11 novembre 2009

FFCF 2009 #4: Viva! Love / First Love – (Re)découverte de l’amour

JOUR 6-3 & -4 : 6 & 7 novembre

J’ai choisi de mettre en parallèle ces deux films “d’amour” vus presque coup sur coup au FFCF. Au delà de leurs titres quasi-similaires, ces deux films possèdent quelques points de comparaison (une femme à la (re)découverte de l’amour) mais empruntent des directions diamétralement opposées.

First Love – de Lee Myung-Se (1993)
Young-Shin est une étudiante en première année d’école d’art. Elle attend avec impatience la vie étudiante mais rien ne se passe comme elle l’espérait. Un jour, elle rencontre Chang-Wook, le directeur d’un théâtre qu’elle trouve indécent. Mais peu à peu, elle tombe amoureuse de lui. (source)

Viva! Love – de Oh Jeoum-Kyun (2007)
Bong-Soon, propriétaire d’une maison, tombe enceinte après avoir passé la nuit avec un copain de sa fille. Ce film nous présente l’histoire d’amour d’une femme bien plus âgée que son amant. (source)

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Tous deux partent d’un amour à priori impossible : dans “First Love”, Young-Shin est d’abord dégoûtée par son professeur, ses manies de fumeur et de buveur, ses mauvaises manières. Dans “Viva! Love” la mère de famille est 20 ans plus âgée que son amant et doit faire face à la concurrence de sa propre fille, aussi séduisante qu’insupportable. Pourtant dans les deux cas, l’objet de leur amour n’opposera pas une résistance farouche et joueront très bien les victimes consentantes. Là où les deux films diffèrent totalement, c’est dans le traitement de cette romance et les relations entre les deux amants : dans le premier film cette relation est discrète, très traditionnelle (on se tient la main, on s’effleure à peine, on ne se regarde pas dans les yeux). Tout l’humour du film est basé sur la naïveté et les minauderies irrésistibles d’une Kim Hye-Su âgée alors d’une vingtaine d’années seulement. Dans le second, l’histoire d’amour est au contraire complètement assumée (alors que paradoxalement elle peut apparaitre plus “choquante” que l’autre). Dans une scène délicieusement surréaliste, la mère de famille décide de vivre pleinement son amour, quitte le lit conjugal pour rejoindre celui de son jeune locataire, sous les yeux de son mari impuissant et médusé. La force comique du film vient cette fois du comportement de cette femme qui semble pourtant revenue de tout, agissant de la sorte sans la moindre culpabilité et se retrouvant une âme de jeune fille (se livrant même à des minauderies d’un autre genre).

Si “First Love” démarre de façon très légère en illustrant les tribulations amoureuses de sa jeune héroïne par des moyens très divers (photos, animation et autres effets kitsch…), il change toutefois de ton dans sa dernière demi-heure pour devenir beaucoup plus sombre et tenter vainement de nous émouvoir (le final se révèle complètement plombant, avec des plans interminables sur les décors de studio censés illustrer les quatre saisons de l’année). Au contraire, “Viva! Love” va crescendo, mettant d’abord en avant le quotidien difficile et monotone de la mère de famille pour complètement se débrider sur la fin, la romance de cette femme déclenchant une véritable vague d’amour dans tout le village devenu hystérique. De drame social un poil ennuyeux, le film se transforme en comédie jubilatoire à tel point qu’on regrette un peu qu’il ne se soit pas lâché plus tôt.

Réalisé quelques années avant le renouveau du cinéma coréen de la fin des années 90, “First Love” vieillit assez mal au regard de la profusion de films qui lui ont succédé, mais garde toutefois un certain charme vieillot. De son côté, “Viva! Love” détourne les clichés habituels en offrant à travers cette romance originale et moderne un intéressant portrait de femme.

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Rédigé par Pierre Ricadat

Texte d'origine : http://dooliblog.com/2009/11/11/ffcf-2009-4-viva-love-first-love-redecouverte-de-lamour/

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